Depuis hier, le ton monte entre le gouvernement et le laboratoire Servier. Le laboratoire affirme que « le Ministre de la Santé fait preuve de démagogie vis-à-vis des victimes ». Xavier Bertrand les recevait d’ailleurs ce matin au ministère pour leur présenter les premières propositions d’indemnisation qu’il juge lui-même d’inacceptable. L’ambiance est ainsi tendue ce matin au ministère de la Santé. Xavier Bertrand reçoit les associations des victimes du Mediator avec, comme enjeu, l’indemnisation que Servier refuse d’assumer entièrement.

Dr Irène Frachon, l’auteur de « Mediator 150mg. Combien de morts ? » répond lors d’une interview: « Demander ou laisser entendre que l’essentiel des indemnisations puisse reposer sur l’Etat, c’est à dire sur le contribuable, sur la solidarité nationale qui a déjà payé le remboursement de ce produit inutile et dangereux pendant trente ans, il faut pas exagérer (…)« .

Car ces derniers jours, la polémique est montée entre le laboratoire Servier et Xavier Bertrand autour du fond d’indemnisation qui doit être mis en place. Qui doit payer, le laboratoire ou l’Etat où les défaillances ont été nombreuses puisque le médiator a été vendu et remboursé pendant 33 ans.

Lucy Vincent, porte parole du Laboratoire Servier déclare lors d’une interview : « Monsieur Bertrand a reconnu la responsabilité de l’AFSSAPS, et de l’administration en général dans ces dossier, et donc aujourd’hui, il est étonnant de voir que Servier seul doit assumer toutes les responsabilités. »

Les associations de victimes, dépassées par le bras de fer, ont l’impression que le dossier est au point mort. Le président de l’Association d’Aide aux Victimes du Médiator (AVIM) déclare « On a l’air de tourner en rond, je ne sais pas ce qui se passe, tout le monde se renvoit la balle (…) on ne peut plus attendre, moi j’ai les adhérents qui m’appellent, ils me demandent « Monsieurs alors qu’est-ce qu’on a ? » et j’ai pas trop grand chose à leur apporter ». Le Président de l’association des victimes du Mediator de Calais déclare : « Que le financement soit fait totalement ou partiellement par Servier et par l’Etat, à la limite aujourd’hui, c’est plus trop notre problème. Ce qu’on veut en ressortant est de savoir qu’il y aura un fond d’indemnisation et qu’après on détermine le financement. »

Les sommes en jeu sont énormes, car, en plus des 500 à 2000 morts, les victimes du Mediator se chiffrent en dizaines de milliers.

Frédéric

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